Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
chantier intellectuel d'une tête brune
5 décembre 2009

Arretons les préliminaires, bordel de merde.

Du je je je je je au présent.

Je devenais deja pourri, un homme pourri qui s'est coupé les couilles lui même petit à petit, sans ciseaux non mais avec des feuilles oui et des feuilles de plantes, des plantes vertes, vertes de maladie, maladies mentales. De la drogue.

Devenu à moitié fou, mais en se prenant pour un demi dieu, je continuais à marcher vers le précipice.

Quatre soirées, de défonce, à la suite, accompagnés d'evenements désagréables éparpillés sur la période. Petits evenements désagréables devenus CATASTROPHES NATURELLES UNIVERSELLES grace à nos amis les plantes ( certains passent leur vie à feliciter leur faculté de nous deconnecter de la réalite, d'autres comme moi ne trouvent pas ça tres gouteux et plus trés drole ).

Je me reveille un matin, ça aurait pu être un matin comme les autres, mais ça ne l'a pas été, merde. Je me reveille, gueule de bois, me rémémore vaguement avec des relans de frustration et de deception qui trainent depuis quatre jours. Je pense, comme d'habitude, mais cette fois j'ai la pensée de trop ( qui l'aurait parié ? ça existe ? ) , qui fait déborder le volcan.

Tres désagréable, je doute, j'y crois un peu avant de me dire brievement que je délire. J'y pense un peu plus, j'en deviens obsedé, je ne peux plus arreter d'y penser. Doucement c'est la fin du monde.. je suis à genoux et je voudrais vomir mon cerveau, mais il est trop fort et ne peut s'arreter. J'ai du mal à réaliser, j'arrive encore à me dire que je délire, alors je décide de me changer les idées, je pars en ballade avec mon père ( fou non ?) . Je ne sais plus ce que je pense ni ce que je dis, d'ailleurs je bouillonne tellement que je fais un grand mea culpa totalement innatendu concernant la drogue, mes antecedents avec la drogue, mon rapport actuel à la drogue, mes mauvais sentiments , mes bons.

Il a pu être ébahi, je le crois. Il a pu lui même se dire  : mais Mercier tu delires , il ne parle pas de ça un beau dimanche matin dans une mercedes. Je continue, sans savoir ce que je fais et ou ça va mener, n'ayant que de fous espoirs de mieux. Je me souviens pendant une période de 20 minutes peut être un GRAAAAAAND mieux, l'optimisme pur et le bien être, mais pas naturel, maladif, en vingt minutes. C'était la petite miette qui m'a fait esperer. Je continue cette journée, ne comprenant toujours absolument rien, je la continue avec énormement de difficultés. Puis le soir, je suis seul un moment, et à ce moment je crois que toute la souffrance du monde entier s'est retiré des autres, et est entrée en moi. 

A quoi ça ressemble ? Vous êtes convaincus que toute la vie que vous avez vécu était une grande mascarade, truffés de beaux mensonges. Tout ce que vous croyez être, est differement, vous vous êtes trompés sur TOUT. Vous rentrez dans le monde réel, sans reperes, sans défense, sans armes, dans la pire des jungles ou vous ne pouvez faire confiance à personne et surtout pas à vous même. Le choc de votre vie, une vraie apocalypse spirituelle, il faut tout recommencer, et le pire c'est que tout le monde est contre vous, vous ne faites même pas confiance à ceux qui vous ont emmené ici, ceux qui vous ont mené au monde. Tout est un danger, je dois faire attention à chaque centimètre carré vivant, je n'ai aucune idée de quoi faire et comment, ou aller et pourquoi. Un enfant de quatre ans qui trouve ses parents dechiquetés, assassinés.

Sans éxagerer et vouloir faire l'adolescent en fleur  à peine éclos : le pire moment que j'ai vécu et que je vivrai. Souhaitable à personne, personne. Et incomparable avec quoi que ce soit qu'un humain peut naturellement imaginer, à moins de s'appeler John Doe ( Seven ) .

A partir de là, tout se suit très vite, verdicts : 

- Paranoïa d'interpretation ( terme medical )  : il existe 7 milliards d'être humain organisant un grand complot contre moi, mijotant à tout heure en tout lieu sur tout sujet. Ne me laissent pas de répit, veulent ma peau. Je ne peux regarder mes meilleurs amis dans les yeux, sous peine d'etre executé. Ma copine veut mon anéantissement sentimental, des tonnes de larmes et mon humiliation en tant qu'homme.

- Paranoïa de relation ( terme medical ) : on se voit ce soir = on va te faire mal

j'espere que tu vas bien = t'es dans la merde, je le sais et j'en ris.

salut = j'ai une grande pitié pour toi.

Un mec passe dans mon dos, il passe dans mon dos avec un couteau et un rire.

- Aneantissement de la confiance en soi, et auto-torture :  Tout le monde me hait, veut ma mort, et ils ont raison car je suis mauvais et je peux l'expliquer par 865432345678 raisons. Je le fais, et je ne m'arrete pas.

- Pessimisme  : difficile de se voir dans l'avenir quand personne vous voit dedans.

- Anxieté : à tout moment, tout de mal peut se passer, je ne sais pas quand ça va arriver, mais ça va arriver et j'en ai peur. Je ne peux rien prévoir, seulement subir.

- Grande agitation emotionelle : hyper sensibilité .

Du puissance 4567898765, je sais ce qui se passe et que je délire, mais ne peux rien faire, la maladie est au dessus, bien au dessus et a toutes les commandes. Tres vite on consent, on essaie de vivre avec, de la modeler de créer des automatismes , des défenses... On l'accepte, c'est de l'esclavage.

Pour quelques petards.. sachant que d'autres en avalent 4567890 plus que moi, et vont apparement bien. Incompréhensible.

Souvent en pensant que c'est surtout à cause de drogues, et surtout maintenant, je compare ça à une sorte de matrice dans ma tête, un autre systeme, monde qui s'est crée à l'interieur. J'y pense maintenant parce qu'il a beaucoup moins d'importance, même s'il existe encore, et que je balance entre lui et l'autre monde, moi le vrai moi.

Alors partant de ça, du jour au lendemain, on en arrive avec le temps avec une evolution, on apprend doucement à vivre avec, on grandit meme sur ces bases, on construit quelque chose histoire de survivre , mediocrement certes.. Surtout que ce sont de fausses bases, toujours en mouvement pour mon malheur, ça bouge pour que je puisse jamais être stable. Une vrai pétasse.

Au bout d'un an, j'ai totalement consenti et essayait de grandir dedans, à 1 an et deux ou trois mois, il y a des evenements exterieurs tres positifs, et je connais un énorme mieux qui dure un ou deux mois.. du vrai bonheur inattendu et tres puissant, c'était déja ça. Avant de retomber doucement dans les travers, avec quand meme il faut l'avouer, quelques armes, forces en plus tirés de cette bonne période.

Le pire, et ce qui me fait rire, c'est qu'en vivant avec ce fond tragique, cette pute, j'arrive à survivre et des fois plutot bien, j'apprend à cacher des faiblesses et faire semblant de certaines forces, si bien que j'ai des fois de la réussite dans ce que j'entreprend. Je veux dire que même avec toute cette merde, j'arrive à tirer des petits restes de satisfaction qui trainent. On apprend à faire semblant d'aller bien, à ne pas etre le personnage le plus malheureux de l'histoire. Mais le pire du pire, c'est que les autres y croient.

La proportion de changement qui s'est operé est incomparable avec la proportion de gens qui ont remarqué quelque chose. Enfin on s'en fout.

Au bout de 1 ans et sept ou huit mois, j'en ai marre. J'ai reussi a avoir une periode de bien etre intense, alors ne me fais pas croire, sale pute, que tu es imbattable.Le pire c'est l'effet cumulatif de toutes ses emotions, apres tout ce temps, on ne sait plus ou donner de la tête, ou est la realité ? C'est l'heure de se débattre, de se tortiller à l'interieur des chaines qui nous serrent. C'est un peu pitoyable, mais tres utile, finalement ça paie, je suis la et j'en parle. 

Aujourd'hui : deux ans et quatre mois.

Je l'ai dit, je balance. Je fais doucement mes retrouvailles avec moi même, avec la vie paisible, avec des sensations que je connais. Et j'en suis comblé. Je me manquais..

Encore du travail, une derniere ligne droite avant de lui dire aurevoir, j'y penserai mais elle me manquera pas.

Publicité
Publicité
Commentaires
chantier intellectuel d'une tête brune
Publicité
Publicité